Lucie Ilgart - Mon année de césure académique à l'université Hitotsubashi au Japon
Une des raisons pour laquelle j’ai choisi la TSE comme école supérieure est ses nombreux partenariats avec des universités à travers le monde permettant d’effectuer un échange intéressant. Je voulais utiliser cette opportunité pour découvrir une autre culture, un autre système scolaire et aussi d’autres filières telles que la politique publique internationale ou la sociologie. Mon intérêt pour les pays asiatiques, l’apprentissage des langues et la culture japonaise m’a poussée à choisir le Japon comme destination pour une césure académique d’une année entre la L3 et le M1.
A notre arrivée, nous avons bénéficié de nombreuses réunions pour nous expliquer le fonctionnement de l’université et le déroulement de la période de choix des cours. L’école nous a également beaucoup aidé au niveau administratif, par exemple pour le paiement de l’assurance ou l’exemption des taxes. En revanche, les clubs d’activité de l’université ne nous ont pas été présentés, ce qui rend l’intégration en leur sein difficile. Je trouve cela dommage car ils sont le lieu propice pour sociabiliser avec les élèves Japonais. Toutefois, un « language community » prend place sur le campus de l’université tous les lundis, mercredis et vendredis de 12H30 à 13H15. Cette activité est organisée et supervisée par des élèves de l’université pour permettre aux étudiants internationaux et japonais de converser dans différentes langues. Les élèves participant à cette activité sont très ouverts et chaleureux, ce qui m’a permis de me lier d’amitié avec des étudiants de diverses nationalités avec qui je compte rester en contact à l’avenir.
J’ai, bien sûr, fait face à des chocs culturels plus ou moins positifs sur place. Par exemple, l’administration est moins flexible qu’en France ; cependant la plupart de mes courriels ont été répondus sous 24 heures. Ou encore, malgré une absence totale de poubelles dans les rues, celles-ci sont généralement très propres. Le pays est également très sûr ce qui m’a permis de me déplacer à toute heure ou de voyager seule sans jamais me sentir en danger. Il m’est également arrivé d’oublier mon téléphone et de revenir le chercher plus tard toujours à la même place ou auprès du personnel du magasin.
Il est possible de manger pour moins de 10 euros par jour notamment parce que la cafétéria de l’université est peu chère et très correcte au niveau qualitatif. De plus, il est possible de manger dans de nombreux restaurants également pour moins de 10 euros. Les transports, en revanche, coûtent plus chers qu’en France mais parcourent de plus longues distances. Ils sont également propres et ponctuels.
L’université se situe dans une petite ville calme, dans de vieux bâtiments européens sur un campus très vert. Depuis l’université, il faut 45 minutes pour rejoindre le centre de Tokyo. La résidence universitaire se situe dans une autre ville, située à 30 minutes en train de l’université et une heure de train du quartier de Shinjuku. Ces distances ne sont pas une difficulté grâce à un service de train efficace. De plus, toutes les nécessités se trouvent à proximité du campus. Le loyer du dortoir de l’université coûte environ 160 euros par mois auxquels s’ajoutent environ 70 euros de frais par mois.
L’université offre la possibilité de choisir ses cours à la carte. La répartition des élèves dans les cours passe par un système de loterie pour les étudiants en licence. Les étudiants en master n’ont pas besoin de passer par la loterie et choisissent directement leurs cours. Je pense que choisir plus de cours que le minimum au début afin d’évaluer les prérequis exigés, puis, pendant la période réservée, retirer les cours qui vous intéressent moins ou pour lesquels vous n’avez pas encore étudié certaines notions indispensables est une stratégie judicieuse.
L’année scolaire est séparée en quatre périodes en fonction des saisons. Elle commence au printemps après trois mois de vacances de fin décembre à mi-avril. Il y a également près de deux mois de vacances de fin juillet à mi-septembre. Mais il n’y a pas de vacances entre les périodes automne-hiver et printemps-été. Les cours sont dispensés sur une ou deux saisons. Les cours sur une saison ont deux créneaux par semaine alors que ceux sur un semestre ont un créneau par semaine. La charge de travail personnel est plus lourde en master qu’en licence, mais elle n’empêche pas d’avoir des activités en dehors des cours et d’explorer le Japon. Les professeurs expliquent précisément leurs attentes lors du premier cours et un syllabus détaillé est fourni. Elles sont donc assez claires. Le niveau requis dépend du professeur, du cours enseigné.
Dans la plupart des cours, une note d’assiduité comptant pour 10 ou 20 pour cent de la note finale est comprise dans la moyenne. Certains professeurs font l’appel et note la participation ; d’autres font des petits quizz en début de cours.
Un niveau minimum d’anglais nécessaire pour suivre des cours dans la langue est requis. L’anglais est également la seule langue de communication entre les étudiants internationaux. Être à l’aise en expression anglaise aide donc aussi à socialiser. J’ai beaucoup progressé en expression orale grâce à cette communication.
Parler japonais n’est pas nécessaire pour vivre dans le pays mais les Japonais n’étant pas très à l’aise lorsqu’il s’agit d’interagir en anglais, je recommande d’arriver au Japon avec un niveau N4 pour faciliter l’intégration dans le pays. Dans le centre de Tokyo, beaucoup de personne peuvent comprendre ou se faire comprendre en anglais mais quelques notions de japonais permettent de faciliter les échanges. Ailleurs, le japonais est souvent la seule langue de communication. De plus, beaucoup de services proposés par l’université, tels que des stages en entreprise, requièrent un certain niveau de japonais.
Dans le cas où les élèves souhaitent s’améliorer en japonais, l’université propose des cours allant du niveau débutant au niveau avancé. Après les avoir suivis pendant un an, mon niveau de japonais c’est tellement améliorer que je ne peux que les recommander.
Je conseille aussi d’engager des discussions avec des Japonais car pas mal d’entre eux sont timides et ne feront pas le premier pas même si vous éveillez leur curiosité par votre différence ethnique. Et ils seront, pour beaucoup, très heureux de communiquer avec vous.
Au début, j’ai rencontré des difficultés à tisser des liens avec des étudiants Japonais. Leur culture et leurs codes sociaux étant très différents des nôtres, la manière de socialiser est également très différente. Il est plus facile de tisser des liens avec les étudiants japonais qui ont étudié à l’étranger ou planifié un échange international. J’ai eu la chance de forger des liens amicaux avec deux amies japonaises rencontrées lors d’évènements, qui ont eu la patience d’accepter mes réactions un peu décalées parfois ou mes erreurs sociales, et de corriger mon expression.
Je recommande aux étudiants qui envisagent une année de césure au Japon de prévoir un budget consacré au voyage car le Japon est un pays magnifique. Parmi les voyages que j’ai effectués, Hokkaido m’a particulièrement marqué pour sa quantité de neige et son festival de sculptures de glace. Je vous recommande de vous y rendre si vous en avez l’opportunité. Au Japon, il existe différents types de logements pour tous les budgets. J’ai notamment logé dans des auberges de jeunesses pendant mes voyages et j’ai été étonnée de voir à quel point elles étaient propres, sûres et peu chères. Chaque région de Tokyo possède sa spécialité gustative qui vaut quelques petites recherches en amont ou sur place pour être testée car elle ajoute une touche intéressante à chaque voyage.
J’ai eu le mal du pays de temps en temps, mais une baguette de pain et du beurre réglaient rapidement le problème.
Grâce à cette année de césure, j’ai découvert un nouveau pays, une nouvelle culture et acquis des connaissances diversifiées grâce à la liberté de choix des cours dans l’université. J’ai également développé un niveau de japonais suffisant pour sociabiliser avec les habitants et voyager seule confortablement. Je suis donc extrêmement heureuse d’avoir eu l’opportunité d’effectuer une césure académique au Japon.
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