Hippolyte Moga - Mon année de césure académique à Meiji University au Japon
Après avoir terminé mon année de L3 à TSE, j’ai eu l’opportunité de pouvoir partir en césure académique 1 an à Meiji University, à Tokyo au Japon. Il me semblait primordial d‘avoir une longue expérience à l’étranger dans le cadre de mes études. J’ai choisi le Japon car c’est un pays riche en culture avec une approche du monde différente de celle de l’Occident.
Passer d’une ville comme Toulouse à Tokyo, plus grande ville du monde, peut être déconcertant. On est vite subjugués par l’immensité de cette ville. Les Japonais sont réservés, il est plutôt compliqué de communiquer avec eux (et leur niveau d’anglais n’aide pas). Cependant, mon intégration à la société japonaise s‘est faite aisément. Tout est bien indiqué, de nombreux services sont accessibles 24h/24 (les fameux konbinis), les japonais - avec leur bienveillance caractéristique - aident sans soucis, les transports sont simples… Bien que l’omniprésence de la langue japonaise peut intimider, la majorité des services, des produits et des noms d’établissements sont également traduits en anglais. Ainsi, oui il y a un choc culturel, mais il est agréablement amorti.
Concernant le coût de la vie à Tokyo, j’ai été surpris de voir qu’il n’est pas vraiment plus élevé qu’à Toulouse. Le plus évident est la nourriture et les produits quotidiens, qui sont vraiment moins chers qu’en France. Les prix des loyers varient fortement, mais il est possible de ne pas trop payer si on se débrouille (500€/600€ pas trop loin de l’université), et encore moins si ce sont les dortoirs universitaires (300€/400€ de mémoire). Le prix des transports est similaire à celui de Paris, mais il n‘y a pas de pass Navigo. Il y a des équivalents appelés « Commuter pass » qui fonctionnent seulement entre deux stations sélectionnées, mais je n’en avais pas l’utilité. Je dépensais en moyenne 120€ par mois en transport. Finalement, il ne faut pas oublier l‘abonnement téléphonique (30€) et les loisirs en tout genre. J’ai reçu la bourse TSE Jean-Jacques Laffont pour m’aider, ainsi que la bourse AMI.
Au niveau des cours, il fallait en prendre au moins 4 par semestre. J’ai suivi certains cours qui n’ont aucun lien avec l’économie, comme Japanese Cinema ou Sociology ; et certains avec, comme Advanced Macroeconomics et Mathematical Economics. En plus de ceux-là, j’ai pris les cours de japonais proposés par Meiji, qui était au nombre de 4 par semaine (1 cours dure 1h40). Néanmoins, j’ai trouvé le choix des cours peu intéressant, surtout en économie. La difficulté des cours n’est vraiment pas élevée, ma quantité de travail personnel portait principalement sur mes leçons de japonais, seul mon cours de Mathematical Economics a été difficile.
Linguistiquement, comme dit précédemment, la majorité des écrits publics sont traduits en anglais. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de connaître le japonais avant d’aller à Tokyo (peut dépendre pour d’autres villes). Aussi, comme encore dit précédemment, le niveau d’anglais des japonais laisse à désirer, c’est très rudimentaire. Mais ils essaient tout de même. Concernant les autres étudiants en échange, il est obligatoire de parler anglais pour communiquer. Cela m’a vraiment permis d’améliorer mon anglais, aussi bien en fluidité qu’en vocabulaire. J’ai en outre appris de solides bases en japonais.
En cas de difficultés, des personnes bilingues travaillant à l’université peuvent apporter leur aide. Il peut même s’agir de problèmes avec les services japonaises ou bien personnels. Des associations pour les étudiants internationaux peuvent aussi apporter leur aide. Pour mon cas, un des personnels de l’université Meiji a bien voulu être mon contact d’urgence, nécessaire pour habiter au Japon.
Finalement, c’était une expérience absolument enrichissante et nécessaire pour moi. J’ai pu rencontrer et échanger avec des personnes venant de dizaines de pays. J’ai découvert une toute autre culture et en ai beaucoup appris. Bien qu‘entrer dans un monde si éloigné du nôtre est inconfortable au départ, cela m’a permis d‘évoluer exponentiellement, tant personnellement que professionnellement. Cela m’a donné envie d’en apprendre plus sur les pays asiatiques, et potentiellement d’y travailler plus tard.
Pour les futurs étudiants internationaux, je conseille d’aller au dortoir associé à l’université, ce qui permet d’être constamment entouré d’étudiants comme vous, en plus d‘être peu cher. Je vous encourage à voyager à travers le Japon, qui est bien plus que Tokyo ou Kyoto. Les autres pays voisins comme la Corée du Sud, la Thaïlande et le Vietnam sont intéressants et les billets d’avion sont peu chers. Vous pouvez me contacter si vous avez des questions supplémentaires.
Dernièrement, peu importe si c’est le Japon, la Colombie ou la Belgique, je pense qu’étant étudiant, c’est le meilleur moment pour découvrir pleinement un nouveau monde en ayant le moins de contraintes possibles.
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