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« Les institutions internationales seront cruciales pour les émergents » par Hussein Bidawi

Recherche et presse

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05/06/2020

Interview publiée sur le site du Think tank BSI Economics .

 Hussein Bidawi, Candidat au doctorat à l'École d'Économie de Toulouse (TSE) et Économiste chez BSI Economics, répond à 3 questions sur les économies émergentes face à la pandémie de COVID-19.

   BSI Economics - La chute du cours du pétrole va-elle aggraver la situation des pays du Moyen Orient ? 

   Hussein Bidawi - La chute du cours du pétrole va avoir des effets graves sur la situation au Moyen Orient. D'une part, les revenus des pays exportateurs vont être sous tension. Par exemple, l'Arabie Saoudite a besoin d'un prix du baril à 80$ pour avoir un budget équilibré. La décélération des exportations va également mettre sous pression le régime de taux de change fixe des pays du Conseil de Coopération du Golfe. Cependant, ils ont assez de réserves de change pour défendre leur monnaie et leur économie. D'autre part, les pays non-exportateurs de la région dépendent des flux de capitaux des pays exportateurs (investissement direct à l'étranger), du commerce intra-régional, et des envois de fonds des migrants, qui vont tous diminuer.

   Les pays émergents subissent-ils des « sudden stops » face à ces événements ?

   
Oui, les pays émergents subissent des « sudden stops » comme jamais vu, avec une sortie des capitaux inédite, bien plus importante qu'en 2008 (plus de 100 milliards de dollars contre environ 24 milliards en 2008). Ceci crée un défi de financement pour les pays émergents, et une pression sur leur taux de change avec des dévaluations face au dollar américain. Il faut se rappeler que les pays émergents ne sont pas tous similaires. Par exemple, l'Afrique du Sud a des marchés financiers domestiques assez développés et ne dépend pas des financements externes.

   Quel sera le rôle des institutions internationales (FMI, BM) pour soutenir les économies émergentes ? 

   Le rôle des institutions financières internationales sera triple : premièrement, un soutien financier sous forme de nouvelles dettes d'urgence pour les pays qui en ont besoin, afin de préserver des vies, en finançant les services de santé, mais aussi les moyens de subsistance, à travers des programmes de sécurité sociale, qui d'ailleurs visent à contenir la pandémie. Deuxièmement, elles joueront un rôle important dans l'organisation des initiatives d'allègement de la dette des pays les moins développés : soit par des annulations de la dette ou bien des reports de paiements. Ces mesures permettront de créer un espace budgétaire pour combattre la crise actuelle. Enfin, elles seront cruciales pour leurs conseils techniques aux pays où les institutions sont moins développées, par exemple où l'informalité représente une partie importante de l'activité économique.


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